Les modes d’exploitation et de commercialisation (1 sur 2)

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Fermage, cave coopérative, négoce, bouteilles ? Que choisir ?

Très souvent se pose la question de savoir comment exploiter son vignoble.

Un repreneur en général se réjouit par avance de cultiver, vinifier, élever ses cuvées, les mettre en bouteilles et les vendre lui-même.

Nous allons toutefois examiner succinctement les différentes options qui s’offrent à lui.

Elles dépendent essentiellement de son implication, du temps qu’il compte consacrer à l’affaire, et accessoirement de la situation qu’il trouve en arrivant.

 

La première solution – la plus simple – est de confier l’exploitation à un fermier :

Un bail à ferme est consenti entre le propriétaire et le fermier. En général on fait passer au démarrage un expert qui constate l’état des vignes pour éviter les contestations ultérieures.

Le principe est le suivant : le fermier gère le vignoble, paye les frais afférents (main d’œuvre, traction, entretien de la vigne, récolte etc.) à l’exception du remplacement des pieds qui incombe au propriétaire (avec des variantes diverses).

Il récupère les raisins et en contrepartie paye au propriétaire un fermage dont le principe de calcul est fixé, mais dont le montant exact dépend d’une valeur unitaire variable fixée annuellement par l’Etat.

L’avantage est de n’avoir qu’à percevoir le fermage, pas de matériel, pas de salarié.

Les inconvénients sont de n’avoir aucune prise sur les travaux – dates, méthodes – mais surtout d’être engagé sur des périodes souvent très longues et avec l’impossibilité d’en sortir sauf cas particuliers. Le fermier est le patron.

Donc le rachat d’une propriété passe par la lecture précise de la situation s’il y a un fermage en cours.

Une possibilité est de confier ses vignes par un bail avec la Safer : par une convention de mise à disposition d’une durée variable la Safer paye une redevance au propriétaire et simultanément la Safer établit une convention de mise à disposition d’un an avec un preneur qui lui paye un loyer.

La redevance est inférieure à un fermage classique mais il est ainsi possible de récupérer ses terres à une date prédéfinie.

 

La deuxième solution est de porter ses raisins à une cave coopérative.

Là encore un contrat est établi entre la cave et le propriétaire avec une date éventuelle de sortie incompressible.

Dans ce cas le propriétaire effectue les travaux de vigne (directement ou par une société de services) jusqu’à la récolte qu’il effectue lui-même et porte les raisins à la cave coopérative. La cave lui paye son apport de raisins par des répartitions basées en général sur le produit volume x degré alcool (et parfois d’autres critères).

Le principe est que le produit des répartitions soit supérieur aux frais de culture qui doivent être bien maîtrisés.

L’avantage est de pouvoir se dispenser de cuverie, de matériel de vinification, de personnel de chai etc. On peut contractuellement donner ou non son nom de château si on en possède un.

Certaines caves permettent de récupérer le vin issu de la vinification de ses apports. On récupère alors son propre vin en échange du règlement des frais de vinification exécutés par la cave.

On peut aussi laisser à la cave le soin de commercialiser (avec ou sans l’étiquette) les volumes issus de ses apports …

 

Les autres possibilités décrites plus loin dégagent une rentabilité meilleure mais demandent un investissement personnel et financier supérieur qu’il convient de bien mesurer.

 

( à suivre dans une prochaine Actualité)