Les enjeux en 2022
Il y a deux ans la question était posée :
Est-ce que le contexte de la viticulture en 2020 est favorable à un achat de propriété ?
Comme en 2020 la question continue de nous être posée de savoir – cette fois pour 2022 – si les conditions sont propices pour investir dans un château viticole.
Nous avions conclu il y a deux ans que la période était favorable, en effet :
- Les taux d’emprunt étaient bas
- En région bordelaise la pyramide des âges était favorable aux mutations : un nombre significatif de propriétaires, qui n’ont pas de repreneur dans le cercle familial, arrive à l’âge de la retraite.
- L’œnotourisme était en plein développement est le bordelais compte de très beaux ensembles immobiliers
- L’attrait pour une vie rurale se développait déjà
Quelle est la situation en 2022 ?
On retrouve tous ces points positifs avec quelques nuances :
- Les taux sont toujours bas mais l’inflation refait surface. Conserver des disponibilités importantes sans rendement pose question
- La santé des placements boursiers bien réelle jusqu’à récemment n’augure pas forcément un avenir identique
- L’arrivée sur le marché de châteaux détenus par des propriétaires arrivant à la retraite ne se dément pas
- L’œnotourisme a fortement prospéré à cause la pandémie qui a fait de la France la première destination de vacances
- Du fait de la pandémie l’attrait pour un déménagement loin des métropoles fait désormais les titres des journaux et le bordelais reste un choix prisé avec un TGV à deux heures de Paris et la mer à proximité
Par contre ces deux dernières années ont vu le commerce du vin impacté par le brexit, par le ralentissement des échanges avec la Chine et surtout par les différents confinements que l’on sait.
Toutefois à ce jour l’horizon s’éclaircit, les mesures anti-Covid s’allègent clairement, l’activité des restaurants et des traiteurs repart, les particuliers consomment à nouveau et les ventes de bouteilles depuis septembre 2021 ont repris des niveaux importants.
En fait c’est l’arrivée continue sur le marché d’un nombre significatif de propriétés du bordelais à vendre qui compense ce qui aurait pu être une hausse du prix des propriétés viticoles.
Ainsi – contrairement aux domaines bourguignons qui ont atteint des prix stratosphériques – les prix restent très raisonnables pour la majorité des opportunités, particulièrement dans les appellations plus secondaires : Bordeaux, Bordeaux supérieur, Côtes en général … munies souvent d’un bel immobilier.
Les années 2022 et à suivre restent donc intéressantes pour ce type d’investissement à certaines conditions.
Il est préférable en premier lieu que l’acquéreur envisage une implication personnelle car la gestion d’une propriété ne se sous-traite pas aisément. Il convient de bien définir quel sera le niveau de son engagement, de la disponibilité que l’on accorde à la tenue du Château.
Ensuite le choix de la propriété est fondamental et il est primordial d’en bien connaître le fonctionnement avant de s’engager : est-ce que, par exemple, le dynamisme commercial à toute épreuve du cédant ne deviendra pas un handicap lorsqu’il aura disparu ? Est-ce que le cahier des charges de l’appellation concerné par l’exploitation n’introduit pas une pression économique et commerciale à venir par des replantations cette fois inévitables ?
Voilà pourquoi une lecture approfondie de la propriété est indispensable. Il s’agit de bien vérifier que sa présentation est conforme à la réalité d’aujourd’hui et de demain.
Il s’agit de bien vérifier que la propriété corresponde bien au projet d’une nouvelle vie.
