Les enjeux en 2020

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Est-ce que le contexte de la viticulture en 2020 est favorable à un achat de propriété ?

Il nous est souvent demandé si 2020 est l’année où il faut investir dans un château viticole.

La question est pertinente étant donné les questionnements et articles qui apparaissent dans la presse et ailleurs ces derniers mois : janvier sans alcool, dérèglement climatique, taxes américaines sur les alcools, brexit, utilisation des pesticides etc.

D’une manière générale c’est bien lorsqu’une situation apparait moins stable que l’on peut faire les meilleures affaires.

Par ailleurs les nouveaux venus arrivent avec une expérience et une vision clairement moderne et bien plus dynamique que les viticulteurs installés depuis des générations.

Encore très souvent les actuels vignerons ont repris la suite des parents, et laissent perdurer leurs méthodes, ayant manqué faute de disponibilité ou d’envie une formation extérieure généraliste de gestionnaire.

Les propriétés qui fonctionnent bien sont souvent tenues par des néo vignerons ayant acquis un bagage solide en dehors du monde du vin, ou par des héritiers qui reviennent au château par un choix délibéré avec une solide expérience professionnelle dans d’autres domaines.

En 2020 quelle est la situation ?

Financièrement, bien qu’il faille préciser tout de suite qu’il est illusoire d’espérer acquérir une propriété à partir d’emprunts (disposer de moins de 60 à 70 % d’apport personnel sur le foncier n’est guère envisageable),  emprunter pour le solde et pour les stocks reste une bonne opération du fait des taux actuels très bas.

Il n’est pas impossible du reste de négocier un paiement échelonné du stock au fur et à mesure des ventes.

Par ailleurs la région bordelaise voit une pyramide des âges très favorable aux mutations. En effet un nombre significatif de propriétaires arrive à l’âge de la retraite et ceux-ci n’ont pas de repreneur dans le cercle familial.

Ainsi l’offre étant importante les prix restent très raisonnables pour la majorité des opportunités, particulièrement dans les appellations plus secondaires : Bordeaux, Bordeaux supérieur, Côtes en général sans parler des appellations plus éloignées – Marmandais, Pécharmant etc.

L’apparition de l’œnotourisme – et le bordelais compte justement de très beaux ensembles immobiliers – est aussi une diversification intéressante car elle permet de lisser les aléas toujours possibles de la production viticole, d’entretenir les bâtiments, d’établir un cercle de relations commerciales, d’accueillir les clients significatifs. Certaines propriétés dégagent une marge nette importante avec cette activité, parfois tenue par la compagne ou l’épouse, chacun ayant ainsi son autonomie. L’activité gîte en particulier reste assez simple, laisse une grande liberté et connait un développement régulier dans un contexte de vacances plus écologiques et en France.

On ne reviendra pas sur la qualité d’une vie en dehors des métropoles surchargées, du retour vers la nature etc…

Les facteurs moins optimistes que l’on nous évoque parfois – pesticides, changement climatique … – ne sont pas sans solutions et des progrès significatifs apparaissent dans les méthodes.

Du reste le réchauffement, que nous avons constaté dans notre exploitation à partir des années 2000,  a permis de diminuer les traitements dans des proportions considérables. Certaines années n’ont vu que quatre traitements aidés en cela par les progrès techniques de la lutte biologique (comptage, piégeage d’insectes comme le Ver de grappe ou la Cicadelle …) qui ne peuvent que progresser. Reste bien entendu le passage en bio et même bio-dynamie. Il conviendra toutefois de bien mesurer la faisabilité et l’impact d’une conversion.

Enfin on gardera en tête lors de sa recherche les débouchés commerciaux de la propriété et ses propres capacités à vendre car produire est une chose, et vendre en est une autre. On retiendra donc une taille adaptée à ses capacités commerciales – qui en réalité ne dépendent que de l’implication que l’on y met, donc de la philosophie de vie que l’on décide.

En conclusion les facteurs 2020 semblent propices à l’investissement, le marché est attractif car il y actuellement de très bonnes affaires à saisir en cherchant bien.